Généralisée en Suisse et en forte expansion en territoire français, la pratique du compostage gagne également, depuis quelques années, en popularité au Québec. Le compost, c’est « l’or brun » du jardinier, la substance miracle qui redonne vie à vos plants en mal d’amour! En campagne comme en ville, il est possible de le préparer soi-même et de réduire considérablement sa quantité de déchets produits et enfouis.
Dites adieu à vos herbes de tontes, vos restants de nourriture, vos déchets de jardin et dites bonjour à un riche fumier qui vous garantira un jardin digne de ce nom! Résultat d’un processus de décomposition naturelle, le compostage, opéré par des milliards de microorganismes, transforme les ordures destinées aux sites d’enfouissement en un engrais supérieur à tout autre fertilisant disponible sur le marché. Environ 40 % de nos déchets ménagers, verts ou recyclables, sont en fait compostables.
Que ce soit par un effet de mode ou une par une prise de conscience écolo, les québécois sont en effet de plus en plus nombreux à vouloir faire de leurs restes de table un puissant engrais. Cette technique de transformation des résidus organiques présente d’ailleurs de nombreux avantages pour le jardinage et est bénéfique pour l’environnement. Par l’amélioration de la texture du sol, de la capacité de rétention d’eau ainsi que de la résistance à l’érosion par l’eau et le vent, beaucoup voient dans le compostage une action importante et nécessaire pour l’environnement.
Un compost citoyen qui fait du bien
Facile, quand on habite en appartement? À Montréal, de plus en plus d’arrondissement se mobilisent et tentent de faire du compost une priorité municipale. D’ailleurs, d’ici 2019, l’administration Coderre prévoit distribuer aux résidents des édifices de moins de neuf logements quelques 500 000 bacs à compostage, en plus de passer à une collecte hebdomadaire des déchets dans l’ensemble de la ville. Ce passage de deux à une seule collecte d’ordure par semaine, qui favorisera l’implantation d’un système régulier de cueillette du compost sur l’ensemble de l’île, est une initiative amorcée en 2008 par les arrondissements du Plateau-MontRoyal et de Rosemont-Petite-Partie.
Une lasagne de déchets
Pour une expérience de compost réussie, deux types de résidus sont nécessaires. Déposez donc successivement et en alternant dans votre bac les déchets dits verts produisant de l’azote comme les épluchures de fruits et légumes, le gazon, les feuilles vertes et les noyaux, ainsi que les déchets dits bruns et produisant du carbone, comme les matières sèches, les copaux de bois, les branchages, la paille, les fleurs fanées, etc.
Les déchets verts, généralement humides, se décomposent plus vite que les déchets bruns. En les superposant, vous équilibrerez la température de votre bac et vous assurerez que votre compost soit bien fait, en plus d’éviter les odeurs désagréables. Aussi, pour éviter que votre « compote » ne pourrisse durant le processus, soyez bien certain que les résidus présents dans votre bac ne soient qu’humides, jamais mouillés. Par exemple, les restes de pâtes alimentaires peuvent être compostées, mais pas la sauce tomate!
Pas de rats dans ma cour!
On entend parfois à propos du compost des histoires d’horreur à couper l’appétit et décourager les novices. Si la majorité des insectes présents dans le mélange sont bénéfiques et même nécessaires au processus de décomposition, il se peut que certains indésirables se joignent à la fête. Pour éviter une infestation de rongeurs ou de ravageurs, évitez de mettre dans votre bac tout résidu de viande, de pain, de poisson ou d’huile.
Votre bac ne devrait pas non plus dégager de mauvaises odeurs. Si un tel problème survient, c’est probablement dû au fait que votre compost est trop humide, ou que vous y avez inclus des éléments interdits. Pour faire disparaître ces désagréables effluves de vos installations, ajoutez leur des résidus bruns et mélangez-en bien le contenu!
Après combien de temps votre compost sera-t-il prêt à être utilisé? Dépendamment de vos installations, il vous faudra compter entre un et 12 mois avant d’obtenir votre engrais. En effet, tout dépend du type de composteur et des déchets organiques utilisés. Habituellement, les modèles en bois ou en plastiques fixés au sol parviennent à transformer la matière dans un délai pouvant s’échelonner entre six mois et 1 an. Les modèles rotatifs, quant à eux, sont plus rapides et permettent une récolte après seulement de quatre à six semaines. Pour les plus pressés, faites appel au vermicompostage : de petits vers seront présents dans vos installations. Travailleurs acharnés, ils métamorphoseront vos restes de table en moins d’un mois!