Seriez-vous surpris d’apprendre que l’an dernier, autour du 1er juillet, plus de 200 000 locataires ont changé de domicile au Québec ? Même si de plus en plus de Québécois abandonnent l’idée de déménager le 1er juillet en raison des tarifs élevés pratiqués par les déménageurs à cette période, la tradition d’avoir une journée spécifique pour déménager remonte au 18e siècle.
Un peu d’histoire
Au 18e siècle, déménager se faisait au printemps. Une ordonnance de 1750, décrétée par l’intendant François Bigot, en témoigne. La date de prédilection pour procéder à l’installation de son nouveau nid était alors le 1er mai. Les baux venaient à échéance le 30 avril.
Pourquoi passer du 1er mai au 1er juillet après plus de deux siècles d’une tradition bien ancrée dans les mœurs des Québécois ? Pour éviter aux familles les transferts d’école de leurs enfants avant la fin d’année scolaire. Un déménagement dans le même quartier apporte déjà son lot de stress, de boîtes à faire et à défaire, et d’adaptation. De plus, quand il nécessite, un changement de secteur, de ville ou de région, donc d’établissement et de milieu scolaires, de voisinage et de fréquentations, et ce, juste avant la tenue des examens, ça fait beaucoup de bouleversements et d’adaptation pour les jeunes, peu importe leur âge. Et que dire du casse-tête pour les parents devant réinscrire leurs enfants dans une nouvelle école et au service de garde ?
Ainsi, en 1974, une loi fut votée à l’Assemblée nationale du Québec pour abolir la date d’échéance d’un bail résidentiel jusqu’alors établie au 30 avril. D’ici à ce que propriétaires et locataires décident ensemble d’une nouvelle date de fin de bail, celle-ci fut automatiquement repoussée au 1er juillet 1975.
Les plus et les moins
Il est certain que l’industrie du déménagement fait des heureux, rien qu’à penser au nombre de pizzas pouvant être livrées ce jour-là, sans compter les rafraîchissements servis aux amis et membres de la famille dont les bras auront servi à transporter boîtes et meubles d’une place à l’autre. Eh oui ! Encore aujourd’hui, plus de 70 % des gens comptent sur leurs proches pour déménager plutôt que sur des professionnels, et ce, malgré les risques de blessures.
Et que dire des tarifs ajustés à la hausse pour cette période par certaines entreprises de location de camion ? Seulement à Montréal, ils peuvent être jusqu’à trois fois plus élevés qu’au cours du reste de l’année, passant de 170$ de l’heure $ à 400 $.
Les grands perdants sont souvent les animaux de compagnie. Il importe de vous assurer, avant la signature du bail, que votre chat ou votre chien pourra bien emménager avec vous. À ce titre, vérifiez les clauses prévues dans les règlements de l’immeuble convoité.
Et qui dit déménagement dit désencombrement… Ordures ménagères, résidus de matériaux de construction et autres objets encombrants se retrouveront sur le bord des rues tant à l’ancien logement qu’au nouveau, jusqu’au passage des éboueurs, ce qui représente près de 50 000 tonnes de déchets.
Pour finir, il faut souhaiter que Dame Nature vous soit favorable. Un indice humidex trop élevé ou une forte averse peuvent en décourager plus d’un. Priez pour profiter d’une belle journée ensoleillée adoucie par une légère brise!
Bon déménagement !
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En collaboration avec le blogue Bohos.ca